Le mot d'introduction
Autrement plus passionnant que les téléfilms de Noël diffusés à longueur de journée, les élections américaines. À l’heure de la rédaction, nous ne savons pas qui de Donald ou Kamala sera élu(e). Ce mois-ci, Houcem nous a trouvé un dossier complet sur la prédiction du futur président ou présidente des États-Unis.
De l’autre côté du globe, Christophe, notre hardi correspondant, nous rapporte une multitude de graphiques du Japon. Oubliez le nutriscore, multiples petits, diagramme en radar et autre nuage de points se sont sûrement montrés utiles pour l’aider à choisir les meilleurs produits lors de ses courses.
Plus près de nous, Alain propose trois nouveaux chapitres à notre guide de la dataviz et une réalisation sur les 86 516 arbres de Toulouse.
Rendre accessibles les données aux non experts
Jeudi 21 novembre 2025 à l'étincelle Alsace Lorraine
à 19h
Description :
La data n’est que la somme brute de données. Laissée telle quelle, cette agglomération de chiffres est inintelligible au cerveau humain.
La solution ? Les mettre en forme, visuellement.
Mais cette opération de transformation visuelle d’informations inertes n’est pas toujours suffisante pour réussir à atteindre et engager des cibles souvent non expertes, voire parfois carrément réfractaires à ce type de communication.
Comment parvenir à convertir à la dataviz le plus allergique des publics ?
C’est la question que se propose d’explorer Julie Brunet, aka datacitron, à travers différents projets personnels et professionnels.
Julie Brunet, aka datacitron, est une data & information designer indépendante basée en France.
Elle travaille principalement avec des médias et des institutions publiques internationales pour démocratiser des informations souvent complexes à des publics non spécialisés. Elle est aussi la directrice de création de la revue de dataviz de Dataviz Society, Nightingale.
S'inscrire ici
Présentiel et online : https://us06web.zoom.us/j/81416280154
Guide de datavisualisation : nouvelle édition !
Ce guide, créé en 2023 par l’équipe de Toulouse DataViz, permet de découvrir ou se remémorer les principaux concepts utilisés en datavisualisation. Il est découpé en chapitres, centrés sur un diagramme ou un thème. Il est rédigé en français, ce qui n’est pas commun. Mais sa principale originalité est de proposer des outils interactifs vous permettant de tester les recommandations présentées.
Ce guide décrit maintenant 14 diagrammes et s’enrichit progressivement pour en couvrir de nouveaux diagrammes, dont les diagrammes en sucette, les matrices de corrélation et les diagrammes circulaires. Découvrez-les sur notre site ou ici.
Le favori des élections présidentielles américaines ?
Le site FiveThirtyEight de Nate Silver a publié récemment ses prévisions pour les prochaines élections américaines en se basant sur 538 sondages combinés avec un modèle prédictif bayésien multiniveau. La réalisation complète est accessible ici.
On y trouve plusieurs datavisualisations dont deux originales qui ont attiré notre attention.
- Une représentation des résultats des simulations statistiques réalisées :
- Une représentation très élégante des états indécis (swing states) :
Si vous avez une idée sur comment réaliser ce diagramme en serpent, contacter nous : houcem@toulouse-dataviz.fr
🌳 Les arbres de la ville en chiffres et carte
La métropole de Toulouse partage désormais un jeu de données sur les arbres urbains de la ville et de quelques communes voisines. Avec plus de 100 000 arbres répertoriés et géolocalisés, cette ressource offre une nouvelle perspective sur la nature dans notre environnement urbain. Après des ajustements et un filtrage spécifique à la ville de Toulouse, 86 516 arbres répartis en 354 espèces ont été retenus.
Pour explorer ces données, nous vous proposons deux visualisations, créées à partir des 30 espèces les plus répandues en ville :
- Un graphique à bulles : sans surprise, le platane domine largement, comme on pouvait s’y attendre sous le ciel du Sud ! Les bulles représentant chaque espèce sont colorées en nuances de vert aléatoires pour un rendu harmonieux et agréable à l’œil.
- Une carte interactive avec un zoom qui vous invite à plonger dans chaque quartier, rue ou parc, et à pointer chaque arbre pour découvrir sa position et son espèce. Pour les curieux en quête d'une espèce précise, un filtre permet de sélectionner celle de votre choix et de visualiser sa répartition dans la ville.
Créée en JavaScript avec Observable, cette carte interactive fonctionne actuellement sur ordinateur uniquement. Cet outil invite les Toulousains à explorer et à apprécier la diversité arboricole qui les entoure au quotidien.
Le billet du Japon
Dataviz urbaine à Tokyo
Dans Tokyo, et plus généralement au Japon, on trouve des visualisations partout. Il me semble même que j’en vois plus qu’en France.
Le grand classique : les horaires de trains, de 5 heures du matin jusqu’à minuit. Cela me fait penser aux stem-and-leaf plot qu’affectionnait John Tukey. Ces horaires forment une jolie distribution bimodale, le matin et le soir. C’est toujours sympa.
Il y a beaucoup d’autres graphiques un peu partout dans la ville et dans la vie courante. En voici quelques échantillons, prélevés sur place.
La bière sans pression
Toujours utile, on trouve très souvent des graphiques permettant au consommateur de choisir un produit en fonction de ses caractéristiques.
Ici la bière est décrite suivant cinq critères, “riche”, “pointu”, “bec verseur (?)”, ”parfum”, “amertume” (Google Translate en français, c’est perfectible).
Ces critères sont représentés sur différentes échelles horizontales. En un seul coup d’œil, ces graphiques aident à la comparaison.
En France, la teneur en alcool serait probablement un critère, mais pas au Japon où curieusement l’information est difficile à trouver.
Le café au radar
Moi qui ne suis pas très copain avec les diagrammes en radar, pour mon plus grand malheur, je ne peux y échapper dans les commerces tokyoïtes. Ces diagrammes sont partout, et notamment sur les produits dont les Japonais raffolent, ici le café.
De la datariz
Dans certains magasins traditionnels (et chics) comme Akomeya, on ne plaisante pas avec les ingrédients de base de la cuisine japonaise, comme le riz. Ici, ce n’est seulement que sur deux axes que l’on positionne, par un petit point rouge, chaque type de riz, plus ou moins “gluant” sur l’axe vertical et plus ou moins “ferme” sur l’axe horizontal. Je pense que ces deux caractéristiques sont importantes pour les Japonais, auxquelles il faut ajouter la région d’origine du riz. Une carte est ainsi également proposée.
Curieusement, ce ne sont pas les caractéristiques principales que j’aurais citées pour exprimer les qualités d’un bon riz - une bonne ACP sur l’ensemble des qualités organoleptiques et gustatives de chaque riz le confirmerait peut-être ?
Cha ou thé ?
Je ne me lancerai pas sur le terrain subtil et parfumé du thé, dont on trouvera ici une simple classification en forme d’arbre hiérarchique des six principaux types de thés japonais (Sencha, Genmaicha, Hojicha, thé noir japonais, le très méconnu Oolong japonais et une multitude d’autres décoctions). Les amateurs retrouveront leur thé favori sur cet arbre à thé… Étrange, quand on sait que le thé ne pousse pas sur un arbre !
En vietnamien, le thé se dit trà, en arabe chay. Coïncidence ? Quel est le rapport avec le tea en anglais ou le thé français ? Cette boisson se nomme cha ou te selon la province chinoise où elle a été exportée : cha par voie terrestre et te par voie maritime “cha by land, tea by sea”. Toujours est-il qu’au Japon, bien que l’on puisse douter de l’arrivée par voie terrestre, le thé s’écrit en japonais お茶 (ocha).
Banane
Je terminerai ce chapitre par un autre graphique inattendu permettant de choisir des bananes. Sans commentaire !
À quand la même chose sur nos étals ?
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